
Ne croyez pas que je sois tout le temps fourré dans des vernissages (3 ou 4 par an maxi), mais là il faut reconnaître que j'ai été à 3 vernissages en quelques jours : Juillard chez Maghen (tant le livre que le portfolio ou les tirés-à-part sont superbes), puis Bdartiste.com qui ouvre une galerie physique rue Condorcet après plusieurs années de e-commerce (j'y croise Götting -partie prenante dans la galerie - qui vient de repeindre les meubles anciens qui la décorent) .
Et enfin la nouvelle expo Moebius ("Boudha line") dans son atelier-galerie de la rue Falguière.

Plutôt pour happy few, celle là, car les invitations étaient restreintes. Ou comment se retrouver dans 20 m2 coincé entre : Juillard, Loustal, Mézières, Gelück, Dionnet (j'en oublie), et Moebius, bronzé, rigolard, en pleine forme. Tout le monde admire les nouveaux dessins du maître, magnifiques mais dont le prix a fortement augmenté. A cet égard, ne vous fiez pas au dessin de l'affiche qui est de loin le moins beau de l'expo.
Dans tous ces vernissages , je ne reste jamais tellement longtemps, pour plusieurs raisons :
1) il fait chaud
2) il y a plein de gens prout-prout
3) finalement : qu'ai-je de si important à dire aux artistes ? Pas grand'chose.
Leur travail m'impressionne, mais leur personne m'intimide.
J'aime ce qu'ils font. Mais je n'aime pas ouvrir la bouche juste pour dire ça. Oh, je peux demander quel est leur travail en cours ou leurs projets. C'est banal.
Alors, je retrouve parfois d'autres amateurs, comme Patrick B. ou Claude M. pour Moebius, et nous devisons de choses et d'autres. Sinon, je me met dans un coin avec les oreilles qui trainent, je sirote un coca en mangeant des Tuc. J'aime bien les vernissages, mais il faudrait pas qu'il y en ait trop souvent.
Après coup, je réfléchissait aux rapports entre collectionneurs et artistes. Qu'ont-ils à se dire, me demandais-je quelques lignes plus haut. pourtant, j'ai vu dans plusieurs journaux des photos de François Pinault rencontrant régulièrement le sculpteur Richard Serra. FP est un gros collectionneur Serra, peuvent-ils être vraiment amis ? L'artiste doit rester intègre, dans son chemin, et j'imagine qu'il serait facile pour Serra de se plier aux souhaits "marketing" - exprimés ou non- de Pinault, de dériver dans un système d'oeuvres de commande, pas forcément moins exigeant mais tuant dans l'oeuf bon nombre de nouvelles idées.
Bref, tout ceci m'intrigue beaucoup.
