samedi, novembre 24, 2007

Retour au lycée Carnot


Lorsque j'habitais dans le 17ème arrondissement de Paris, de 0 à 16 ans, j'ai eu l'occasion de fréquenter de la 6ème à la Terminale le Lycée Carnot, non loin du Parc Monceau.

Hier soir, je me suis rendu pour la première fois avec mon ami Fred au dîner annuel des anciens élèves. Récent adhérent, je m'étais laissé convaincre dans l'espoir - déçu, hier - de saluer d'anciens copains perdus de vue.

Ceci dit, l'ambiance à table était sympa avec d'anciens élèves de toutes générations, beaucoup de profs aussi, et on en revient toujours à demander si tel ou tel prof est toujours là ou si on a des nouvelles. Discussion inévitable, aussi, sur la lettre de Guy Môquet, qui fréquentait Carnot et y reste une icône omniprésente au travers de plaques, expos de photos,...
Le dîner est présidé chaque année par une "personnalité" (et ancien élève bien sûr). Cette année c'était Jacques Friedmann, homme discret, éminence grise de plusieurs hommes politiques (Chirac, Balladur..). Il nous a raconté comment son ami Chirac lui a demandé de s'occuper du projet de musée des Arts Premiers ("Il y a des querelles entre ethnologues...Comme tu n'y connais rien , toi seul pourra être impartial").
Le dîner était plutôt bon, servi avec zèle par les élèves de l'Ecole Hotelière de la rue Médéric, non loin de là.

Mais bien entendu, cette soirée festive était un prétexte : mon vrai plaisir, c'était d'entrer de nouveau dans le lycée 28 ans après l'avoir quitté, reparcourir la Cour d'Honneur, l'immense Hall construit par Eiffel avec ses poutrelles d'acier, le réfectoire en sous-sol, la cour aux platanes où j'ai tant joué.
Et dans la pénombre, m'immiscer en fin de soirée dans tous ces couloirs vides, ces salles de classes où les souvenirs sont omniprésents et remontent tous en même temps.
Finalement, quasiment rien n'a changé.
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samedi, novembre 17, 2007


Grâce à ma soeurette qui s'est lancée dans la numérisation de vieux négatifs, j'éprouve le plaisir de montrer à mes jeunes enfants des photos de leur papa à l'âge qui est - peu ou prou - le leur actuellement.
Ici, assis dans le canapé de velours rouge de notre salon (Paris 17ème), j'exhibe un suberbe appareil dentaire.
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mercredi, novembre 14, 2007

Souvenirs d'un ancien combattant peu combatif


En 1985, ingénieur frais émoulu de Centrale Lille, j'ai passé un service militaire plutôt tranquille en tant que Scientifique du Contingent : un mois de "classes" à la Base Aérienne de Chartres, puis 11 mois à la Cité de l'Air (sud de Paris, au métro Balard).

Bien sûr, le grand souvenir que je garde est celui de ce mois de "classes" à Chartres : exercice imposé, redouté : bivouac avec le corned-beef dans la ration, exercices physiques humiliants où les officiers n'hésitaient pas à nous réveiller pour crapahuter dans la cour pour leur visible plaisir, maniement du PM et de la grenade, et la hantise de tomber sur les co-coys (commandos) qui usaient du hurlement en guise de parole.

Ensuite, les 11 mois à la Cité de l'Air furent comme de longues vacances :
- un tout petit peu de travail : installer des micro-ordinateurs Bull Micral avec Multiplan -ancêtre d'Excel - et essayer d'expliquer à des contrôleurs de gestion à quoi peut bien servir un PC
- mais 80% de notre temps était constitué de longues heures de glandouille à jouer au Digger dont nous étions devenus, mon ami Denis et moi, de vrais champions.

Habillé en civil, je sortais en fin d'après-midi pour traverser le Pont du Garigliano et regagner le home sweet home familial de la Porte d'Auteuil. J'avais un peu honte quand je pensais que certains de mes camarades de l'époque étaient consignés dans les sinistres bases allemandes.
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mardi, novembre 06, 2007


« Un défaut dans un jade blanc s'efface au polissage.
Un mot placé mal à propos ne peut se reprendre. »
Confucius

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jeudi, novembre 01, 2007

Ah, si Louis XVI avait connu Maslow...(ou comment dépenser son argent intelligemment)

Mon Dieu, que peuvent donc bien faire de leur argent les super-riches, les Arnault, Pinault, Bettencourt, quand ils ont déjà 4 maisons, 4 voitures, un avion, du personnel, etc… ?
Quel nouveau besoin satisfaire ?

C’est en réfléchissant à cette importante question que la pyramide de Maslow m'est revenue en mémoire :
1) d’abord nous cherchons à satisfaire nos besoins primaires (manger, dormir)
2) puis les besoins de sécurité (physique & morale).
Quand ces niveaux sont satisfaits, on arrive sur les niveaux supérieurs de la pyramide des besoins :
3) le besoin d’estime (être reconnu, pouvoir exprimer des opinions, faire des projets)
4) enfin, le besoin ultime : l’auto-réalisation (avoir des activités désintéressées, participer même modestement à l’amélioration du Monde).

Aux Etats-Unis, quand Bill Gates ou Warren Buffet sont arrivés à ce niveau (fortunes mondiales n° 1 et 2), l’un a développé un ambitieux programme d’alphabétisation et de lutte contre la maladie dans les pays du Sud (Fondation Bill et Melinda Gates) doté d’un budget annuel de 30 milliards de $/an, l’autre a déclaré qu’il donnerait la quasi-totalité de sa fortune à des œuvres caritatives ce qu’il a commencé à faire.
Je ne crois pas qu'il s'agisse d'une simple stratégie d'image, il y a de la sincérité dans leur démarche. En rentrant dans l'Histoire par la grande porte, je suis convaincu qu'on se souviendra d’eux au moins autant pour leur générosité que pour la manière dont ils ont construit leur fortune.

Dans notre petit périmètre franco-français, en revanche, on pourra m'arguer que les fortunes ne sont pas de même taille. Mais je ne vois pas bien ce que font nos élites financières : qui prend des risques en France ? qui cherche à améliorer les choses ?
Certains se font plaisir en investissant dans le seul domaine où les dépenses potentielles sont quasi-illimitées : l’Art. D’autres souhaitent rester plus discrets et vont se planquer en Suisse (Zacharias) ou en Belgique (Mulliez). Certains peut-être donnent de l’argent à de nobles causes ou s'y investissent eux-même mais nous n’en savons rien.

Loin de moi l’idée, ici, de faire de la politique de Café du Commerce.
Mais, jour après jour, la masse des « nouveaux pauvres » s’agrandit, les inégalités continuent de se creuser, la colère gronde silencieusement. Pour beaucoup de jeunes, l’incompréhension est totale : précarité du travail, bulle immobilière, frilosité des banques. L’impression au final de faire partie d’une «génération sacrifiée».

Aussi, je crois qu’il ne faudra pas s’étonner si un jour tout cela se termine de manière violente…avec des piques plantées dans les têtes comme Louis XVI et Marie-Antoinette.
Certes, on ne refait pas l'Histoire : la révolte n'éclatera pas sous forme d’un Grand Soir ou d’une rebellion collective, mais plus probablement sous la forme de groupuscules terroristes de type Brigades Rouges ou Action Directe qui s’en étaient pris en leur temps aux symboles d’une certaine arrogance financière (respectivement Aldo Moro et Georges Besse).

Bon sang, ceux qui ont les moyens doivent avoir du cœur ! Même si le bonheur de leurs semblables est le cadet de leurs soucis, il en va aussi de leur intérêt.


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Un incroyable écomusée près de Lizio (Morbihan)


Incroyable cet écomusée de Lizio (Morbihan) où nous avons passé 2 heures en famille cet après-midi. Un savant bric-a-brac, mais présenté de manière ordonnée autour des vieux métiers bretons : classe d'école 1900, garage années 50, artisans, magasin de jouets anciens, tabac, modiste, épicerie (photo), dentiste, horloger,...
On en ressort presque ivre d'avoir vu tant de choses (quasiment 100.000 objets sur 2000 m2).

Le maître des lieux Alain Guillard est plutôt sympa, érudit bien sûr, accumulateur compulsif sûrement. Pour lui - et je le rejoins - il ne s'agit pas d'être prisonnier d'une nostalgie du passé, mais plutôt de renouer le lien qui nous unissait à nos aïeux et donc à comprendre ce qu'ils nous ont apporté. En ce sens, c'est dans le passé qu'est enraciné notre avenir.
Quand le départ est proche, il vous encourage à signer le livre d'or à l'encre de chine, buvard à portée de main, avec un plumier d'antan.
Vraiment une visite très originale, un moment unique.
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