jeudi, novembre 01, 2007

Ah, si Louis XVI avait connu Maslow...(ou comment dépenser son argent intelligemment)

Mon Dieu, que peuvent donc bien faire de leur argent les super-riches, les Arnault, Pinault, Bettencourt, quand ils ont déjà 4 maisons, 4 voitures, un avion, du personnel, etc… ?
Quel nouveau besoin satisfaire ?

C’est en réfléchissant à cette importante question que la pyramide de Maslow m'est revenue en mémoire :
1) d’abord nous cherchons à satisfaire nos besoins primaires (manger, dormir)
2) puis les besoins de sécurité (physique & morale).
Quand ces niveaux sont satisfaits, on arrive sur les niveaux supérieurs de la pyramide des besoins :
3) le besoin d’estime (être reconnu, pouvoir exprimer des opinions, faire des projets)
4) enfin, le besoin ultime : l’auto-réalisation (avoir des activités désintéressées, participer même modestement à l’amélioration du Monde).

Aux Etats-Unis, quand Bill Gates ou Warren Buffet sont arrivés à ce niveau (fortunes mondiales n° 1 et 2), l’un a développé un ambitieux programme d’alphabétisation et de lutte contre la maladie dans les pays du Sud (Fondation Bill et Melinda Gates) doté d’un budget annuel de 30 milliards de $/an, l’autre a déclaré qu’il donnerait la quasi-totalité de sa fortune à des œuvres caritatives ce qu’il a commencé à faire.
Je ne crois pas qu'il s'agisse d'une simple stratégie d'image, il y a de la sincérité dans leur démarche. En rentrant dans l'Histoire par la grande porte, je suis convaincu qu'on se souviendra d’eux au moins autant pour leur générosité que pour la manière dont ils ont construit leur fortune.

Dans notre petit périmètre franco-français, en revanche, on pourra m'arguer que les fortunes ne sont pas de même taille. Mais je ne vois pas bien ce que font nos élites financières : qui prend des risques en France ? qui cherche à améliorer les choses ?
Certains se font plaisir en investissant dans le seul domaine où les dépenses potentielles sont quasi-illimitées : l’Art. D’autres souhaitent rester plus discrets et vont se planquer en Suisse (Zacharias) ou en Belgique (Mulliez). Certains peut-être donnent de l’argent à de nobles causes ou s'y investissent eux-même mais nous n’en savons rien.

Loin de moi l’idée, ici, de faire de la politique de Café du Commerce.
Mais, jour après jour, la masse des « nouveaux pauvres » s’agrandit, les inégalités continuent de se creuser, la colère gronde silencieusement. Pour beaucoup de jeunes, l’incompréhension est totale : précarité du travail, bulle immobilière, frilosité des banques. L’impression au final de faire partie d’une «génération sacrifiée».

Aussi, je crois qu’il ne faudra pas s’étonner si un jour tout cela se termine de manière violente…avec des piques plantées dans les têtes comme Louis XVI et Marie-Antoinette.
Certes, on ne refait pas l'Histoire : la révolte n'éclatera pas sous forme d’un Grand Soir ou d’une rebellion collective, mais plus probablement sous la forme de groupuscules terroristes de type Brigades Rouges ou Action Directe qui s’en étaient pris en leur temps aux symboles d’une certaine arrogance financière (respectivement Aldo Moro et Georges Besse).

Bon sang, ceux qui ont les moyens doivent avoir du cœur ! Même si le bonheur de leurs semblables est le cadet de leurs soucis, il en va aussi de leur intérêt.


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