jeudi, décembre 06, 2007
La fin d'une époque
Vu sans surprise cet article dans "20 minutes" :
La version imprimée du Quid 2008 ne paraîtra pas cette année en raison d'une baisse vertigineuse de ses ventes, ce qui a entraîné une rupture de contrat entre les auteurs de l'encyclopédie et leur éditeur, Robert Laffont. Le responsable désigné du naufrage est l'encyclopédie en ligne Wikipédia, entrée en concurrence directe avec le Quid. Françoise Rosenthal, directrice de collection chez Robert Laffont, a constaté « une baisse des ventes, divisées par trois en sept ans », atteignant à peine 200 000 exemplaires en 2007. La société Quid a déjà perdu 90 % de son chiffre d'affaires et licencié la quasi-totalité de son personnel, selon le magazine Challenge.
L'encyclopédie fondée en 1962 porte l'affaire devant les tribunaux et reproche à son éditeur cette rupture « sans préavis ni explication » après trente-deux ans de collaboration. Le Quid ne subsistera que sur le Web, où travaille une dizaine de personnes. « Nous sommes obligés de faire une pause en 2008, affirme Fabrice Frémy, directeur général du Quid, qui espère trouver une autre maison d'édition pour 2009, avec une nouvelle formule. Le fils des fondateurs de Quid a également décidé de lancer, début 2008, sur le site Internet, une « zone contributive » où des spécialistes pourront écrire des articles et les signer. Il souhaite se démarquer de Wikipédia, qui selon lui « ne peut garantir ses informations, qui sont souvent parcellaires et aléatoires ».
Cet article marque selon moi la fin d'une époque.
Dans les années 70 et 80, combien de QUID ont constitué de bonne surprises sous le sapin de Noël ? Cette encyclopédie était une mine de connaissances sur tous les sujets, et ordonnancé de manière beaucoup plus sexy qu'un simple dictionnaire.
Les allégations de Fabrice Frémy (fils du fondateur du Quid, cette affaire ayant toujours été familiale) me font bien rire : même si le principe du travail collaboratif est par nature risqué (risque de désinformation), aucune entreprise privée - même puissante - ne pourra jamais plus accumuler autant de connaissances que des millions d'internautes réunis. J'ai bien dit "accumuler" au sens "fournir de l'information" et non pas seulement fédérer , ce que les moteurs de recherche font fort bien.
Dans le même registre, l'Encyclopédia Universalis et autres connaitront à terme le même funeste sort. Et moi, je dis : vive les wikis !
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire