mercredi, avril 02, 2008

Rencontre avec Jean-Luc Masbou

Rencontre ce lundi autour d'un café au Starbucks Odéon avec Jean-Luc Masbou et sa compagne Christine.
Cela faisait un certain temps (3 ou 4 ans) que j'avais l'envie d'acheter un original de la série "De Capes et de crocs" (scénario Ayroles), cette formidable saga à la fois divertissante et érudite. Après les avoir contacté par un ami, j'ai profité de leur passage à Paris (ils habitent Angoulême) pour satisfaire cette envie en achetant une jolie planche du tome 6.

Dans la conversation, nous en arrivons à parler originaux, galeries, "marché" etc... et j'ai le sentiment très net que Masbou - bien que très sollicité - ne veut vendre qu'en direct à des gens qu'il connait, dont il garde trace. Dans son discours, je perçois une grande méfiance vis-à-vis des "intermédiaires" (marchands, galeristes) qui sont perçus comme un maillon supplémentaire qui prend une commission sur "son" travail. Or, moi, je pense qu'il y a aussi un travail de fond du galeriste pour promouvoir l'oeuvre d'un artiste sur la durée.

Je leur montre le journal du jour, qui parle de la vente Artcurial de samedi avec le record battu sur la gouache d'Hergé, et ces Bilal dont la cote enfle encore. Je reste persuadé que si Bilal a la cote qu'il a aujourd'hui, c'est aussi grâce au travail depuis 20 ans de son galeriste.

Finalement, il y a 2 catégories d'artistes qui vendent leur travail :

1) ceux qui veulent se débrouiller tout seul, par méfiance et aussi par réelle envie de rencontrer leur public.
2) ceux qui commencent dans la première catégorie, mais qui finissent par considérer que cela leur prend trop de temps, ou que le "négoce" n'est pas leur truc (ça peut parfois être gênant de négocier, et l'argent est tabou en France). Ceux-là finissent par vendre un lot à un marchand.

Jean-Luc Masbou est visiblement resté dans la première catégorie, mais pour une raison toute simple : il adore rencontrer ceux qui le lisent.

C'est aussi pour cela qu'il est peut-être un des 2 ou 3 auteurs français les plus recherchés en dédicace (c'est parfois l'hystérie collective) : il prend son temps pour peaufiner de superbes dessins couleurs très bien finis, prenant cette dédicace comme prétexte à discuter avec ses fans, et non comme un exercice imposé d'abattage.

Pour celles ou ceux qui ne connaitraient pas "De Capes et de crocs", je recommande vraiment cette série extraordinaire (i.e. pas ordinaire du tout) pleine de clins d'oeil subtils, private jokes, riches idées. Une série qui restera sans nul doute dans les futurs "grands classiques".

Ci-dessous, une photo d'Ayroles et Masbou que j'avais prise fin octobre 2007 lors de mon passage au festival de Saint-Malo.


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