dimanche, janvier 11, 2009

Deux rencontres


Deux rencontres d'artistes ces dernières semaines : une réelle (Vincent Sardon), une virtuelle (la Montréalaise Julie Doucet) à l'occasion d'acquisition d'originaux. Deux artistes importants à mon sens, mais qui sont "perdus pour le 9ème Art" au sens où ils l'ont abandonné aujourd'hui.
Vincent Sardon, jeune homme attachant, un peu à fleur de peau, avec qui j'avais déjà été en contact lors de la sortie de son "Mormol" en 2000 , il s'est retiré de la BD pour se consacrer au dessin de presse (à Libé pendant 10 ans puis maintenant au Monde), et aussi à une autre activité dont il serait le seul représentant en France : il est tampographe, c'est-à-dire qu'il conçoit sur commande des tampons encreurs plus ou moins fantaisistes (ici : son blog, à prendre parfois au 3ème ou 4ème degré, âmes sensibles s'abstenir).
Julie Doucet - elle - s'est fait connaître dans les années 90 avec son fanzine "Dirty Plotte".
La canadienne, maniant aussi bien le français que l'anglais, a édité plusieurs livres importants dont le "Journal de New-York" relatant son année dans la Grande Pomme (édité également aux Etats-Unis chez le prestigieux éditeur Paperback).

Julie est une pionnière du graphic novel autobiographique avec une vision typiquement féminine (en tous cas, non consensuelle au sens où elle égratigne beaucoup les hommes). Elle a aussi arrêté la BD, et fait maintenant des livres "concept", des collages, et d'autres choses que l'on peut voir sur son site.

Les deux artistes ont des point communs : éditant à l'Association il y a une dizaine d'années, ils s'admirent mutuellement. Tous deux m'ont dit la même chose : la BD, c'est un boulot de fou, de galérien, c'est beaucoup beaucoup d'énergie pour bien peu d'argent. Mais j'ai bien l'impression qu'en même temps, ce sont deux perfectionnistes, qui passaient un temps déraisonnable sur leur planche avec des techniques bien affutées, couvrant inlassablement le papier de micro-hachures (Sardon) ou de petits détails (Doucet).
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