jeudi, mars 15, 2007

Parkinson impose sa loi


Plus j’avance dans ma vie professionnelle, plus je remarque combien la loi de Parkinson est vraie dans les grandes organisations. Quand on l’a en tête, on voit les choses tout à fait autrement.

Qu’est-ce que la loi de Parkinson ?

"Tout travail tend à se dilater pour remplir tout le temps disponible"
... ou dit autrement
"Plus on accorde de ressources (temps, argent, personnes, etc…) à une activité, plus on a tendance à consommer toutes ces ressources".

Cela signifie que, si un manager a dix personnes sous la main pour exécuter une tâche dont pourraient s'acquitter cinq personnes en une semaine, vous pensez, arithmétiquement, qu'il en aura fini au bout de deux jours et demi. Eh bien, non. Il rajoutera ce qu'il faut de complications, réunions, consultations pour que le chantier dure effectivement une semaine à dix personnes. Nous avons tous constaté que le fait d'ajouter des ressources supplémentaires - intérimaires, consultants extérieurs - pour accélérer un projet aboutit à l'effet inverse et le retarde plus encore.

C.N. Parkinson soutient en 1958 l'idée qu'il y a très peu de relation entre la quantité de travail effectué dans une organisation et le nombre d'employés.
Parkinson avait en effet observé durant la seconde guerre mondiale que l'on trouvait toujours des tâches à faire pour les hommes dans l'armée anglaise et que le fait d'avoir beaucoup de subordonnés était une source de prestige.
D’après sa loi, tout collaborateur a tendance à étaler sa masse de travail sur le temps mis à sa disposition : il peut toujours s'inventer des tâches pour remplir le temps de travail défini par des normes institutionnelles. Il se crée donc du travail !
Une fois « débordé » et même si c’est son propre comportement qui génère cette situation, ce collaborateur va alors réagir en demandant du renfort et en faisant engager plus de personnel….
Tout collaborateur souhaite en effet multiplier ses subordonnés non ses rivaux…Et s’il a des subordonnés, la promotion de ce collaborateur "méritoire" est presque certaine !
En définitive, 7 personnes voire plus font faire maintenant le travail d'une seule mais la routine des projets, comptes rendus, rapports, fait que tous travaillent beaucoup et que le responsable d’équipe travaille plus dur que jamais.
Au final, l’organisation à laquelle appartiennent ce collaborateur "méritoire" et ses autres collègues aussi "méritoires", s'étend et grossit au point d'arriver à occuper le temps et les ressources à sa disposition.

Une interprétation erronée de la Loi de Parkinson serait de considérer que la meilleure façon d'optimiser l'organisation du travail consiste à planifier un maximum de tâches sur le temps le plus court possible.
C’est sur la base de cette mauvaise interprétation que certains managers - en croyant bien faire - fixent des objectifs de délais agressifs à leurs équipes, pour aboutir au final à de la démotivation et les conséquences qui en découlent.
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2 commentaires:

Prosper a dit…

Bravo ! Je vais utiliser cet article sur la loi de Parkinson au travail et la mettre en application le mieux possible. Objectif n°1, réduire l'effectif dont je m'occupe de 15 à x? personnes. (En ne gardant que ceux qui sont autonomes). Ainsi mon job (de manageur)diminuera de 75% au moins. Il ne me restera plus qu'à réinvestir ce temps dans des activités sympas et non productives, telles que "participer à des réunions" un peu partout et m'y montrer comme un manageur disponible et destressant. Merci.

zbygniew a dit…

On m'avait raconté il y a une dizaine d'années qu'il arrivait à l'armée française de faire tourner les moteurs des chars pendant des jours sans les déplacer, afin de consommer la totalité de leur quota, ceci pour pouvoir recevoir la meme quantité l'année suivante.