mardi, décembre 01, 2009
Rencontre avec Gérard Mathieu
Lundi, journée de formation derrière Saint-Lazare, et je furète par hasard rue de Liège, juste à côté. En passant à la hauteur du 32, une vitrine remplie de dessins originaux avec une signature que je reconnais tout de suite : Mathieu . Quoi, LE Gérard Mathieu ? Oui, c'est lui, il crêche ici, il a son atelier ici et il expose ici.
Bon, il faut que je vous explique 3 minutes pourquoi ce monsieur est un mythe pour moi. Let me remember the good old times .. 1980-1981-1982, je trime en classe préparatoire aux grandes écoles. Un de mes rares plaisirs, quand j'achète les HS de "L'étudiant - spécial prépas", ce sont les dessins humoristiques de Mathieu qui parsèment les pages. Ils me font sourire, parfois rire franchement ... Apparait en fil rouge un personnage vraiment atypique : Clotaire Legnidû. Un glandeur, un anti-héros au grand coeur, un peu comme le Gaston de Franquin dont personne ne savait trop ce qu'il venait faire dans un bureau.
Ensuite, j'ai un peu suivi jusqu'en 1986 où j'ai acheté le premier album (une compilation) "La vie trépidante de Clotaire Legnidû" (Editions L'étudiant), album devenu difficile à trouver. Le temps a passé et ensuite, je vous avouerais que j'ai oublié tout ça, n'étant plus lecteur des publications du Groupe L'Etudiant.
Bref, revenons à votre serviteur qui est toujours devant la galerie et dont l'esprit est parti vagabonder dans ses souvenirs de taupin.
Je m'enhardis à entrer. Accueilli chaleureusement par Brigitte, la compagne de l'artiste, je contemple les originaux exposés, ainsi que les tirages limités. La galerie expose aussi des amis, dont les bellaminettes de Bruno Bellamy.
L'exposition en cours est consacrée au "monde du travail" vu par Mathieu. Je vais être franc : ce n'est pas un thème qui me passionne. D'un autre côté, c'est aussi aujourd'hui en grande partie le job de Gérard Mathieu que d'illustrer des revues professionnelles, des journaux d'entreprise, ou d'autres journaux sérieux ("Alternatives Economiques"). Il lui arrive même de dessiner en direct pour animer des symposiums.
Il ne faudrait pas croire que Mathieu n'a illustré que le monde des étudiants ou du travail : il y a beaucoup d'autres thèmes et les centaines d'originaux sont rangés ("écologie", "habitat", "travaux", etc.. ) dans un grand meuble en bois composés de petits tiroirs.
Arrive alors le maître des lieux, attiré par le bruit de la conversation, et nous bavardons de choses et d'autres : des cadrages cinématographiques du Valérian de Mézières aux micro-hachures de Gir en passant par la beauté des planches d'aviateurs du dernier "Le Grand Duc" (Yann/Hugault). De l'admiration pour Franquin aussi (et franchement, en revoyant la signature de Mathieu, je me demande si l'influence n'a pas transparu jusque dans l'écriture !).
Quelques originaux de Mathieu exposés sont magnifiques : une planche très graphique notamment où des machines spatiales s'enchevêtrent jusqu'à satelliser la Terre ... je repense au gag de Gaston (encore !) avec le monceau de courrier tellement énorme qu'il en vient à tourner autour de la Terre tel un anneau autour de Saturne.
Certaines planches de Clotaire Legnidû, aussi, sont très belles et de beau format. Parfois en couleurs directes même si - personnellement - c'est le noir et blanc qui m'attire plus.
Comme le dit assez justement cet article trouvé sur le web, le travail de Gérard Mathieu reste assez méconnu, ainsi que son nom, même si beaucoup de gens ont en tête son style et ses dessins ...
L'homme est éminemment sympathique, sa compagne aussi d'ailleurs, et son atelier-galerie est un endroit où l'on se sent bien. J'y retournerai sans nul doute très bientôt. Peut-être pour un achat mais il faut que ça murisse encore.
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2 commentaires:
...et en lisant ton article, je viens moi aussi de retourner dans mes souvenirs de taupin. Jamais je n'aurais reconnu en passant devant l'atelier de Gérard MATHIEU de qui il s'agissait, et pourtant, c'est clair, les illustrations de ton texte, je les ai déjà vues et elles m'ont également fort bien fait rire à l'époque, ... et encore aujourd'hui.
Je suis sûr que ton envie d'achat va vite murir. Je dirai, pour fin janvier 2010. Je lis dans l'avenir.
Mais surtout, dis-moi, le Clotaire Legnidû, au-delà de l'icône humoristique, n'aurait-il pas aussi été un de tes référents quasi-absolu lors de tes 3 années d'études après la taupe ? Le modèle auquel tu as voulu ressembler ? Et qui t'a inspiré ?
Je te propose un jour de décortiquer l'album en ta possession pour vérifier à l'aune de quelques regards d'antan.
Bises à toute la famille et à bientôt.
tu t'es à peine trompé : mon premier achat à la galerie s'est fait hier, 8 février 2010. Bravo Prosper !
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