vendredi, octobre 31, 2008

Le 9ème art envahi par les peintres ...





Chacun conviendra qu'il est très différent de faire de la bande dessinée ou de faire de la peinture. Dans un cas, on s'appuie sur un trait noir à l'encre de chine, avec des couleurs faites à part, dans l'autre on fait virevolter un pinceau coloré sur une feuille de papier ou une toile pour faire apparaitre au final une oeuvre figurative ou non.

Dès les classiques des années 50, le 9ème art a attiré des peintres désargentés qui se sont adaptés tant bien que mal à la bande dessinée, mais en gardant une certaine frustration du statut de "peintre" qui leur semblait plus enviable. L'exemple typique est Cuvelier, l'inimitable auteur de Corentin : très grande série du 9ème art pour un peintre qui serait sûrement resté assez quelconque.
Parallèlement, de grands artistes du lavis ont émergé (René Follet ou plus récemment Pascal Rabaté avec son Ibicus) et d'autres auteurs ont pris l'habitude de travailler en couleurs directes : une planche se trouve être ainsi constituée de petits tableaux indépendants.
Ces auteurs peuvent être des dessinateurs classiques qui ont évolué (Hermann), ou des peintres d'origine comme Smudja ou Vink (dont j'ai déjà parlé).

On voit donc qu'une classification "basique" n'est plus aussi aisée ! Le 9ème Art englobe aujourd'hui un tas d'artistes qu'on peut qualifier de peintres même si l'étiquette BD leur est immanquablement collée avec parfois un côté péjoratif.

A titre d'exemple, vous verrez en en-tête 4 planches de "L'Ile au Trésor" dessinées par Michel Faure. On voit ici un travail qui me semble très intéressant : ne s'appuyant pas sur un trait noir comme chez les classiques, mais appliquant directement les couleurs sur le papier, Faure arrive à restituer une atmosphère d'aventure qui sied au classique de Stevenson. Une adaptation classique au trait n'aurait sûrement pas rendu aussi bien.
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